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Le maître Java Bawan dit : « Le mendiant du marché ne possède rien que des tasses vides. Remplissez-les toutes de thé sauf une, et il vous couvrira de louange ; pourtant, versez une seule goutte dans la dernière, et il devra mourir de soif sur l’instant. Expliquez. » Aucun moine ne sut répondre à la question de Bawan. Le professeur se retira dans ses quartiers. Le soir venu, quatre étudiants vinrent à sa porte, ayant besoin d’aide avec un programme haut en couleurs. Ses journaux d’événements débordaient d’exceptions ArrayIndexOutOfBounds, mais les étudiants insistaient qu’elles étaient impossibles : le tableau en question était déclaré comme contenant mille éléments, et l’indice—un entier sur un octet—ne pouvait pas dépasser 255, par définition. Maître Bawan désigna un objet dans le coin de la pièce. « Qu’est-ce que ceci ? » demanda-t-il à chaque étudiant. « Un balai, » dirent-ils chacun leur tour. Bawan attrapa le balai et le fit tournoyer au dessus de leurs têtes. Des illustrations furent soufflées des murs et envoyées virevolter au sol. Vases et tasses tombèrent avec fracas de leurs étagères. Des paravents de papier se déchirèrent. La poussière tomba des chevrons. « Pas un balai ! » hurla maître Bawan, s’agitant encore comme un fou. « pas un balai ! » Commentaire de QiChacune des tasses du mendiant est similaire en tout aspect à sa voisine, et pourtant chacune contient deux fois plus que la tasse à sa droite. Vite, dites de quoi il s’agit. Poême de QiDans la main du mendiant, le bâton engendre la pitié. Traduit par Damien Pollet. Un extrait de The Codeless Code, par Qi (qi@thecodelesscode.com). Distribué sous la Creative Commons Attribution-NonCommercial 3.0 Unported License. |